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Macaire, moine de Simonos Petras Le Synaxaire From
"Le Synaxaire. Vies des Saints de l'Eglise Orthodoxe"
Après quelque temps, Paul partit pour de nouvelles tribulations en laissant saint Hiérothée comme évêque d'Athènes. Tel l'aigle qui peut regarder en face l'éclat du soleil, Hierothée pénétrait les mystères divins, mais il livra peu de chose par écrit: préférant initier oralement et dans le secret son disciple Denys aux ineffables contemplations que Dieu lui accordait. A la mort de Hiérothée, Denys devint à son tour évêque d'Athènes et reçut de Dieu la grâce de pouvoir révéler par écrit les sublimes enseignements de ses maîtres sur l'infinité inexprimable de la nature divine - à laquelle conviennent seulement des expressions négatives et antinomiques (théologie apophatique ou négative)- et sur la richesse inépuisable de sa révélation par ses Noms et ses Energies (théologie affirmative ou cataphatique). Il décrivit comment le monde sensible et le monde intelligible sont unis à Dieu en une grandiose disposition hiérarchique. Il expliqua comment la hiérarchie de l'Eglise - de d'évêque au moine - reproduit sur la terre les neuf ordres angéliques et distribue à chacun la divine lumière selon le degré de sa purification. Certains l'ont accusé d'avoir emprunté le langage des philosophes néoplatoniciens, mais l'Eglise Orthodoxe, illuminée par les rayons lumineux de son enseignement, croit, quant à elle, que ce sont plutôt ces derniers qui lui ont emprunté le leur; sans parvenir d'ailleurs à montrer, comme de divin Denys, que Celui qui est au-delà de tout nom et de toute essence et qui demeure dans «la ténêbre supralumineuse», est apparu dans la chair pour nous faire participer à Sa lumière. Denys parvint à un si haut degré dans la contemplation, qu'il fut jugé digne d'être compté parmi les apôtres et fut mystérieusement transporté à Jérusalem pour la célébration des funérailles de la Mère de Dieu. De retour pour quelque temps à Athènes, il s'employa à convertir les paiens et à guider avec sagesse son troupeau spirituel. Vers la fin du règne de Néron (+ 68), il se rendit à Rome pour rendre compte de ses missions à son maître Saint Paul. II assista à son martyr et repartit pour la Grèce. Il revint à Rome sous le pontificat de saint Clément et, sur l'ordre de ce dernier, partit avec ses disciples, le prêtre Rustique et le diacre Eleuthère, pour évangéliser la Gaule1. Après avoir proclamé la Parole de vérité dans de nombreux endroits, Denys s'installa à Paris, qui était encore une petite ville plongée dans les ténèbres de l'ignorance et du paganisme. II y construisit une petite église, dans laquelle il célébrait les saints Mystères et proclamait les grandeurs de Dieu. Il accomplit là de nombreux miracles, si bien qu'en quelque temps ses disciples se multiplièrent et partirent répandre le saint Evangile en Grande-Bretagne et jusqu'en Espagne. La renommée de saint Denys attira la jalousie du démon, qui fit informer l'empereur Dométien (vers 96) que cet évêque grec qui proclamait un nouveau Dieu voulait fomenter le désordre et la révolte contre son autorité. On essaya vainement de persuader Denys et ses compagnons de renier le Dieu pour lequel ils vivaient et désiraient mourir. Aussi, ce fut pour eux une joie d'apprendre qu'on les condamnait à avoir la tête tranchée. Dieu ne se contenta pas de donner au saint évêque la grâce de la connaissance et de l'enseignement, il voulut aussi montrer par son martyre que, par la foi, les chrétiens ont vaincu la mort. Lorsqu'on trancha la tête de Denys, à la stupeur de tous les assistants, il se releva, prit sa tête entre ses mains et marcha ainsi pendant deux milles, jusqu'à ce qu'il rencontre une femme vertueuse du nom de Catoula, à qui il remit cette précieuse relique. Le crâne de saint Denys est maintenant vénéré dans le monastère de Dochiariou au Mont-Athos, à la suite d'un don de l'empereur Alexis Comnène ( 11e s).
NOTE Selon une autre tradition, saint Denys, premier évêque de Paris, serait distinct de S.Denys l'Aréopagite. Envoyé de Rome en Gaule autroisième siècle, il est vénéré dans la tradition occidentale parmi lew sept évêques, apôtres de la Gaule. |