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Vlassios I. Pheidas

DROIT CANON - Une Perspective Orthodoxe

ANALECTA CHAMBESIANA 1 - Institut de Theologie Orthodoxe d'Etudes Superieures. Centre Orthodoxe du Patriarcat Oecumenique Chambesy, Geneve 1998.



I. SOURCES, CONTENU ET ESPRIT DU DROIT CANON

1. Sainte Ecriture et Tradition sacrée

a) Ecriture Sainte

L'Ecriture Sainte est la source fondamentale du droit canon, mais il importe de faire 1á distinction entre l'Ancien et le Nouveau Testament, puisque l'Ancien contient la promesse, alors que le Nouveau Testament l'accomplissement de la promesse du salut en Christ. La promesse dans l'Ancien Testament et l'accomplissement de cette promesse, dans le Nouveau, sont cependant liés de façïç dynamique et indéfectible moyennant l'incarnation, la vie et l'œuvre salvatrice du Verbe de Dieu, qui devint non seulement la récapitulation de l'histoire universelle, mais aussi le début de l'histoire du salut de la race humaine au sein de l'Eglise. L'Ancien Testament fut, en effet, considéré par la conscience ecclésiale comme 1'annonciateur et le type précurseur du Nouveau Testament non seulement quant au fait qu'y transparaît la volonté éternelle de Dieu pour le salut en Christ, mais aussi quant à l'interpretation christocentrique des événements de l'histoire entière du peuple élu. Ainsi, l'Ancien Testament est interprété de manière christocentrique à la fois dans le Nouveau Testament et dans la Tradition sacrée de l'Eglise, étant donné que, selon la conscience ecclésiale commune, il contient toutes les vérités révélées par Dieu et écrites sous la surveillance du Saint Esprit.

La loi de l'Ancien Testament est donc considérée depuis toujours comme "un édificateur en Christ ". Ån effet, la loi de l'Ancien Testament, selon saint Chrysostome, "est seulement donnée par l'Esprit, alors que celle (du Nouveau Testament) accorde à ceux qui l'acceptent l'Esprit en abondance". La conscience ecclésiale a donc accepté d'emblée l'unitée christocentrique indéfectible entre les deux Testaments; c'est pourquoi elle utilisa l'Ancien Testament aussi bien dans l'enseignement que dans la vie liturgique et, en général, spirituelle des fidèles, car "in veteri testamento est occulatio novi, in nïíï est manfestatio veteris " (Augustin, De catech. rudibus, É, 4, 8). Par conséquent, les prescriptions ïu les enseignements de l'Ancien Testament n'ont été considérés par l'Eglise ni entièrement étrangers ni obligatoires dans toute leur étendue et leur contenu pour la nouvelle réalité en Christ (règle 87 de saint Basile le Grand), puisque le Christ s'est incarné afin d'accomplir et non pas d'abolir la Loi de l'Ancien Testament. Él semble évident que de nombreux commandements de l'Ancien Testament ont été mis en valeur par l'Eglise dans la tradition canonique et, plus généralement, dans la Tradition sacrée, toujours en conformité soit à l'attitude envers eux, directe ïu implicite, du Seigneur et des Apôtres, soit en raison de leur utilité plus générale pour la réalisation de l'objectif pastoral de l'Eglise (Dix commandements, empêchements áu mariage, empêchement áu sacerdoce, critères pour rendre la justice etc.).

Cependant, la source principale et constitutive de la tradition canonique tout entière c'est le Nouveau Testament qui contient non seulement une description authentique de la vie terrestre, de l'enseignement et de l'œuvre salvatrice du Christ, mais aussi de l'enseignement, des actes et de l'œuvre des Apôtres pour la diffusion de l'Eglise dans le monde: C'est pour cela que le Nouveau Testament sert de fondement direct ïu indirect au contenu de la plupart des canons. Á titre indicatif, citons quelques questions fondamentales de la tradition canonique qui découlent de l'enseignement en la matière du Nouveau Testament. Certes, cette mise en parallèle concerne non seulement les canons émanant des conciles œcuméniques ïu lïcaux mais aussi l'esprit qui a prévalu à l'élaboration de ces canons (ïntologie christocentrique de l'Eglise, source et caractère du pouvoir des apôtres et de leurs successeurs, fonction synodale du corps ecclésial, critères pour recevoir ïu perdre le sacerdoce, mission de l'Eglise et expérience sacramentelle de la foi, Eglise et monde etc.).

C'est sur ces principes fondamentaux du Nouveau Testament que se basa plus ïu moins la tradition canonique de l'Eglise concernant ses principaux thèmes, alors que de nombreux autres éléments furent directement ou indirectement puisés dans les actes, les actions et les paroles de Jésus Christ ïu dans les actions ïu les épîtres des apôtres. Le Nouveau Testament fut, en effet, pour la tradition canonique, comme d'ailleurs pour toute la Tradition sacrée, d'une part une source inépuisable du contenu de la révélation divine, tel que celui-ci est véritablement interprété par l'Eglise, d'autre part, le critère absolu de la continuité authentique en l'Esprit Saint pour adapter le contenu de la révélation dans la vie de l'Eglise, en prenant toujours en considération les conditions et les présupposés spécifiques à chaque époque.


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