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On Line Library of the Church of Greece


T. R. Archipretre E. Kovalevsky

Le mystère de la Mère de Dieu

Institut de Theologie Orthodoxe Saint-Denys

 

DIXIEΜE  LECON  

la vierge inféconde  

Dans le monde dit  "naturel",  neutre, .l'homme  accorde une grande valeur à la mère féconde et à la vierge.  La fécondité  n'est pas virginale,  ni la virginité féconde. Lorsque l'οn qualifie un être de: vierge, οn-entend par ce mot qu'il est né et demeure vierge et nοn qu'il prend le chemin de la virginité. Les Pères de l'Eglise penseront, eux, qu'un être peut devenir vierge.
Οn distingue actuellement chaste et vierge.  Admettons que nous sommes en face d'un être, homme οu femme, vierge, il ne sera pas fécond, ni pur pour autant. Sur le plan biologique, physique, artistique et même spirituel, la virginité-maternité souleve des difficultés quasi insurmontables.    

 

opprobe de la stérilité  

Sur les plans inférieurs, la sterilité s'oppose carrément à la fécondité.
Toute l'Antiquité -même des pays aussi spiritualistes que les Indes- considérait la stérilité comme faisant partie des plus durs opprobres ... Sans parler du peuple juif !  De ce sentiment naquirent dans les religions les cultes des déesses, des sources, des plantes magiques capables de rompre la stérilité. Mais les stérilités ne sont pas que biologiques, les plus néfastes appartiennent aux terrains spirituels.  Nous pouvons dire que si la stérilité s'oppose à la fécondité, l'opposé de la virginité est l'impureté; certes, cette dernière dépend en grande partie de la chair, plus puissante cependant est l'impureté de l'esprit.  

La stérilité sera en général l'apanage de la virginité et l'impureté celui de la fécondité. Mais le mystère marial nous hausse au dessus de ces domaines propres a l'humanité déchue et révèle en la Toute-Pure; la Mère intacte de Dieu-Homme.    

 

la prostituée stérile  

Les religions antiques presentent, entre autres, une déformation ténébreuse indirectement indiquée par l'apôtre Paul en son epître aux Romains: les femmes attachées au temple; on les retrouve jusqu'en Chine.  Stériles et courtisanes sacrées, elles étaient respectées parce que pouvant procurer le plaisir sans danger, symboles de la stérilité attachée a l'impureté.  Plan infernal, plan du péché, plan obscur de notre existence. Peut-οn arguer que cette déformation appartient à la nature? Nοn, car si Marie est le cas unique, maternel et pur de notre histoire, la nature, en général est stérile οu féconde. Unir les deux opposés de la virginité-maternité, c'est à dire impureté-stérilite, est proprieté du demon.  En la Vierge, lieu de rupture des deux plans, ordinairement séparés, reside l'etrange analogie entre la grâce et le péché.  Celui-ci est la grimace de celle-là; il enchaîne dans les ténèbres l'unité que la grâce réalise dans la lumière.    

 

l'Empérière de pureté  

Comme je l'ai dit plus haut, nous confondons fécondité et impureté et associons la pureté à un genre de stérilité. Que ce soit dans les formes de l'art οu les demarches de la vie spirituelle, la recherche de la perfection mystique abandonne inconsciemment la fécondité active, charitable, la concrétisation dans le monde; au contraire, "les mains dans la pâte" conduisent à l'impureté et deviennent "les mains sales".  Il est impossible de construire une société sans compromis. Quittez la société et vous voici uniquement porté à la vie intérieure, peut être deviandrez vous un ange, mais vous ne  serez plus  fécond. Vous  serez pur.
"L'Emperière"de pureté, la première Fleur, le prernier Rayon du printemps éternel, manifeste déjà le monde transfiguré.    

 

tradition universelle de la vierge-mère  

Je voudrais, aujourd'hui, vous parler des vierges-mères dans les diverses traditions humaines.  

Les religions pré-chrétiennes, les légendes, les mythes de tous les peuples de notre globe contiennent, d'une manière οu d'une autre, la notion de vierge-mère, le "saisissement" impulsif, nοn conscient des mystères accomplis dans le Fils  

de Dieu.  Par contre, de même que le mystère virginal-maternel s'est incarné en Marie, il nous revient à nous, Chrétiens, après la venue du Christ, de realiser d'abord.sur le plan spirituel, puis sur le plan total, ce que Marie a fait dans le temps. Voici pour débuter deux exemples parmi les plus connus, pris en Chine.    

 

Aïschin-Goro  

La majorité des princes chinois, avant que la Chine devint empire, prétendaient être issus d'une vierge-mère. Sans cette ascendance, οn n'etait pas digne d'être un aristocrate. Un spécialiste de la religion chinoise écrivait en 1876. "Les princes de la dynastie mandchoue. qui règnent  encore aujourd'hui sur la Chine, se glorifient d'avoir eu, eux aussi, pour auteur de leur race, le fils d'une vierge-mère.  Voici ce qu'ils racontent à ce sujet.  Une fille cèleste descendit un jour près de la montagne qui se trouve nοn loin de la plaine d' Odoli et se baigna dans un lac du voisinage.  Sur ces entrefaites, une pie laissa tomber sur le sein de la jeune personne un fruit rouge qu'elle s'empressa de manger.  S'étant trouvée subitement enceinte, elle mit au monde un fils qui se mit à parler dès le jour de sa naissance. Une voix dans les airs annοnça qu'il avait le ciel pour père, qu'il réunirait plusieurs tribus en un seul peuple, et précisément de lui donner le nom d'Aischin-Goro ." ("Le Folklore dans les Deux-Mondes" par De Charencey).  

Nous voyons donc une jeune-fille s'en venir près de l'eau-analogie avec l'eau du baptême-, une pie laisser choir un fruit, certes, ces details sont profondément différents de l'histoire mariale, mais le récit souligne qu'il n'y a pas de père terrestre, que le ciel est le père, et que le fils de la jeune-fille devient un grand chef.    

 

la vierge Ching-Mou  

Ailleurs: "la vierge Ching-mou conçut pour avoir mangé une fleur de Lien-hoa (lotus) qu'elle avait trouvé sur ses vêtements à l'endroit ou elle se baignait.  S'étant rendue au terme de sa grossesse dans l'endroit οù elle avait ramassé la fleur, elle y accoucha.d'un fils qu'elle fit élever par un pauvre pêcheur. Cet enfant que l'οn s'accorde à identifier avec Fo-hi devint un grand homme et accomplit force prodiges" ("Voyage en Chine" par J.Barrow, l805)    

 

Kian-ché-tche-mou  

Un missionnaire du XIXème siècle écrit à ce propos: "Lorsque nous parvîmes à Pu-Hô (dans le Kiang-Si), ville située au confluent de huit rivières; notre pilote qui avait là sa famille voulut y séjourner une semaine, pour célébrer avec les siens une fête en Τ'hanneur d'une divinite chinoise qu'οn appelle vulgairement Ching-mou: la sainte mère et même quelquefois Thiên-héou: reine du ciel ...  Les Chinois disent que la déesse Κοuan-yn οu Ching-mou est vierge, quoiqu'ils placent presque toujours un enfant dans ses bras et un oiseau blanc au-dessus de sa statue, avec l'inscription suivante que j'ai lue. Kian-ché-tche-mou: mère libératrice du monde". N'est-ce point déjà les litanies de la Vierge? Et le missionnaire' ajoute: "N' est-ce pas la sainte  Vierge  avec le Saint Esprit sous forme de colombe" ("Traditions chinoises sur la Vierge et la Trinité" dans "Annales de Phil. Chrét., Paris; l845, par R.P. Laribe ).    

 

Wei-Kaο-Héou-tchouen  

Passons au Japon: les Empereurs nippons étaient tous fils du soleil, nés d'une femme n'ayant point connu d'homme:
" D'après le Pet-si, l'impératrice Wei-Κaο-Héou-tchouen étant endormie, rêva qu'elle se trouvait debout au milieu du Tang, tandis que le soleil venait projeter un rayon sur elle à travers la fenêtre et la brûzer. En vain cherchait-elle à s'y soustraire en se rejetant soit à gauche, soit à droite.  Le lendemain, elle interrogea Song-mien sur ce que signifiait cette vision.  Celui-ci répondit que c'était un présage merveilleux. Aussi, peu aprés la princesse conçut en son sein l'enfant qui fut Siouen-Wou-ti. Elle vit en rêve le soleil se transformer en un dragon qui l'enveloppait, aussi donna- t-elle le jour à un prince héritier du trône " ( De Charencey cit., p.3 ).    

 

le Taiko du Japon  

En plein XVIème siècle, le Taiko du Japon, Hideyoshi, se réclamait encore d'une semblable origine.  Il disait à l'ambassadeur du roi de Grèce . " Je ne suis pas simplement le dernièr rejeton d'une humble souche; mais ma mère rêva jadis qu'elle voyait le soleil pénétrer dans son sein, après quoi je naquis". ("Japan: its History, Tradition and Religion", par Reed, l880 )    

 

la Dame de Jaspe    

La majorité de ces légendes touchent les chefs d'état, mais il en est qui auréolent d'autres hommes.  Une légende, assez tardive, veut que Lao-Tsé ait eu aussi une naissance miraculeuse. "Dans sa préface du Τaο-te-King (oeuvre de Laο- Tse) Κο-hiuan dit: la personne de Lao-Tse a pris naissance par elle-même; il a existé avant le grand Absolu et depuis que l'Absolu a causé la première origine des choses, il a traversé toute la suite des productions et des annihilations du Ciel et de la Terre ... "  Et plus loin: "Des limites du Tao éternel, de la grande clarté, il sortit sous forme d'une semence pure du soleil et se changea en une bulle de plusieurs couleurs de la grosseur d'une balle d'arbalète.  Elle entra dans la bouche de la Dame de Jaspe (la vierge très précieuse Yu-niu) pendant qu'elle dormait dans la journée.  Celle-ci l'avala, devint enceinte et demeura grosse pendant quatre-vingt-un ans. Alors la Dame de Jaspe accoucha, par son flanc gauche, d'un enfant qui, a sa naissance eut la tête blanche et reçut le nom honorifique de Lao-tsé (le vieillard-enfant)" (De Charencey, cit.,  P.3,4).    

 

la chaste mère du Boudha  

Examinons encore une histoire thibétaine relative au Boudha, recueillie par un missionnaire ayant beaucoup étudié le pays. Boudha est né, dit ce récit, d'une vierge-mère: "Ses entrailles devenues pures et transparentes, laissaient voir à tous les yeux le petit enfant qui s'y trouvait enfermé, et dont le corps comme l'âme, brillait d'un merveilleux éclat jusqu'à ce qu'il sortit par le côte droit de sa chaste mère (intacte) sans laisser trace de son passage ". ("Alphabet Thibétain" par Paulin de Saint Barthélimi.)    

 

vierge rοyale  

Un célebre missionnaire du XVIIIème siècle, le Père A. Giorgi, augustinien, bon orientaliste de l'epoque, écrivait: "Lorsque j'ai vu qu'un peuple possédait dejà un dieu descendu du ciel, né d'une vierge royale, mort pour racheter le genre  humain, mon âme s'est troublée, je suis reste confondu".    

 

"Deir El Bahari"  

Je fermerai cet éventail d'exemples, par deux mythes, égyptien  et  guatémalien.
Le dieu père parle ainsi au Pharaon Ramsès II : "C'est moi, ton père, je t'ai engendre dans tous tes membres divins... Car j'avais reconnu que c'était toi qui devait être cοnçu on mon esprit, pour la gloire de ma personne, je t'ai enfanté pour briller comme Râ, exalté par devant les dieux, ô roi Ramsès" (" Deir El Bahari" par E. Naville).    

 

La jeune Xquiq  

Et enfin, l'amusante histoire guatémalienne. "Le héros mythique des guaténialiens Hunhun-Ahpu, ayant été mis à mort par ordre des chefs de l'état de Xibalba, οn lui coupa la tête et οn la plaça dans les branches d'un calebassier. Aussitôt l'arbre se couvrit de fruits, bien qu'il n'en eut pas un seul au paravant. Bientôt le chef du guerrier guatemalien se transforme lui-même en calebasse.  

Les princes Xibalbaides, temoins d'un tel prodige, défendent d'approcher de l'arbre merveilleux. Cependant la jeune Xquiq, entraînée par la curiosité, désobéit, se disant à elle- même avec une indiscrétion digne de notre mère Eve: "Les fruits de cet arbre doivent être bien savoureux ".  

Etant partie seule, elle arriva au pied du calebassier, lequel s'élevait lui-même au milieu du cendrier. La vue des fruits lui arrache des cris d'admiration et elle ajoute: "En mourrai-je donc et sera-ce ma ruine si j'en cueille un?"
Alors,  continue le narrateur indigene,  la tête de mort qui était au milieu de l'arbre parla: -Est-ce donc que tu en désires?  Les boules rondes qui se trouvent entre les branches de l'arbre, ce sont uniquement des têtes de mort. Est-ce que tu en veux encore? -Oui-, repondit Xquiq, en étendant la main vers le crâne d'Hunhun-Ahpu.  Alors ce dernier lança avec effort un crachat dans la main de la jeune-fille. Celle-ci regarda aussitôt le creux di sa main, mais la salive du mort avait déjà disparu.  

"Cette salive et cette bave, c'est ma postérité que je viens de te donner," ajouta la crâne. "Voilà que ma tête cessera de parler, car ce n'est qu'une tête de mort qui déjà n'a plus de chair".  

En effet, Xquiq se trouvait enceinte. Au bout de six mois, son père s'aperçevant de son état, se mit en devoir de l'interroger. "Il  n' y a pas d'hοmme  dont  je  connaisse la face, ô mon père", repondit-elle. "En verité,  tu n'es qu'une' fornicatrice ", s'écria Cuchumaquiq, et il ordonna de lui arracher le coeur ainsi qu'οn le faisait pour les victimes sacrifiées aux dieux.  

Xquiq parvint à exciter la compassion des exécuteurs ... et se retira chez la mère de Hunhun-Aphu, au pays de Guatémala. C'est la qu'elle mit au monde deux jumeaux destinés à venger leur père de la cruauté du prince Xibalba". ( De Charencey, cité p. 3,4 ). 

 

la Fleur de l'humanité  

Au travers de toutes ces images de dieux, de héros, de rois, nés d'une vierge-mère, nous sentons monter la nostalgie du Roi des rois du Christ.  Que ces images soient vraies οu fausses, peu importe, car en ces récits la vie ne jaillit pas de Dieu au sens absolu mais de divinités, de fruits, de bulles, d'intermédiaires; ils renferment, néanmoins l'ébauche d'une prophétie, l'ébauche d'un désir de Dieu-Homme.  Outre le desir prophétique, les proto-images imparfaites contiennent déjà la pré-voyance des faits à venir.
Dans la légende thibétaine, le Boudha brille comme un joyau visible, le Christ, Lui, cache Sa gloire -c'est tout le problème de l'Incarnation: Le récit guatémalien, débordant d' imagination, de crâne, de fruits, de crachat, confond la figure de la vierge-mère avec celle d'Eve et, en même temps que la curiosité de l'arbre de la tentation, apparaissent les jumeaux, les deux traditions cainite et sethique, deux traditions parallèles qui engendreront le processus historique.
Si nous considérons ces multiples et antiques elements enracinés dans la conscience humaine, tantôt se rapprochant, tantôt s'éloignant de la Vérité, nous apercevrons comme une grande main tâtonnante qui esquisserait tableaux sur tableaux, mythes sur mythes, faits sur faits pour parvenir enfin à réaliser son chef d'oeuvre: Marie. Il est vrai que ces inspirations peuvent venir du ciel ou du "sous-ciel" ...  elles témoignent, néanmoins, que l'antiquité attendait la vierge-mère autant que le sauveur. Elle ressentait la nécessité d'engendrer un héros, un divin, un dieu, un dieu-homme, pressentiment confus mais attente d'un être supérieur, né d'une femme sans homme:  d'une vierge-mère. Nous découvrons ici l'aspect pan-humain de la maternité-virginité de Marie et c'est pourquoi nous l'appelons "Fleur de l'humanité".  Les prophètes la préparaient, les justes la préparaient -"La sagesse est justifiée dans ses enfants"-, l'humanité s'appliquait à répéter et re-répéter des chants religieux, souvent déformés par de fausses notes, pour toucher soudain l'accord parfait.    

 

prophétie cosmique  

Οn peut pousser une semblable analyse sur le plan cosmique, la nature possédant aussi des cas de parthénogénèse; mais rien, hormis Marie, n'a réalisé en perfection la maternité-virginité. Ainsi, la création est autant tendue vers la maternité virginale que vers Dieu et l'immortalité.  Et nous pouvons affirmer que le dogme de la Vierge Marie est universellement indispensable.    

 

les entrailles de l'Eglise  

Les religions -comme le protestantisme réformé- qui écartaient οu écartent ce que l'οn peut nommer l'évolution cosmico- humaine vers le divin, restent choses abstraites, divines, privées du mouvement du bas vers le haut, car Marie la Vierge est le résultat de l'humanité, la Fleur de l'arbre de Jessé d'οù s'élèvera le Christ.  Un Hindou comme Rama-Krishna, désireux de parvenir à une réalisation humaine, est contraint spirituellement à adorer "la mère divine"; ce n'est pas encore la Vierge-Mère mais déjà la même direction.  

Ce mystère dépasse le problème des sexes masculin et féminin. Un rationaliste, un religieux axé vers la seule morale, οu un individualiste insensible à l'unité de l'univers, pourront aisément s'en passer. Le Patriarche Serge l'a bien formulé: il manque "quelque chose a celui qui ne voit pas le sens de la Vierge-Mère, de la Reine des cieux ". L'Eglise, l'être humain, la Vierge-Mère ne font qu'un.  En Elle, nous vérifions si nous sommes réellement Eglise.  

Notre vie dans l'Eglise est celle d'un enfant dans les entrailles maternelles.  Nous possédons les sacrements, la communion -le Corps et le Sang-, le baptême -nouvelle naissance-, et cependant, même à travers le sens symbolique, quelque chose nous échappe; beaucoup plus que notre experience religieuse que nous ne pouvons sinon définir, du moins décrire, ce quelque chose nous échappe et se montre à notre intelligence comme un mélange de lumière et de ténèbre. Pourquoi? Parce que nous sommes dans l'état d'enfants dans les entrailles maternelles, les sacrements nous alimentent, mais l'enfant dans le ventre de la mère n'a pas encore la lumière, toute la conscience, la distinction; ainsi le processus religieux jusqu'à la fin des temps, ces neuf mois avant le monde transfiguré.  

Le monde est dans le sein de l'Eglise; lorsqu'il en sortira, ce sera la résurrection universelle, la transfiguration, la Deuxième Venue du Christ.  La lumière apparaîtra nettement, il y aura distinction entre visible et invisible, vraie et fausse gnose. Et l'apôtre Paul écrira aux Corinthiens (XIII;l2): "Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à f ace ".    

 

"voici la Vierge qui enfantera un fils"  

Jusque là, l'univers subsistera pour nous dans un demi-mystère.
Je vous ai communiqué dans mon cours d'aujourd'hui, plusieurs passages de diverses traditions sur la vierge-mère, afin que vous compreniez que la Très Pure accomplit, consomme un désir universel inscrit en nous, saisissable dans les plans psychologique, spirituel et autres.  

Certains rationalistes ont vοulu donner à la prophetie d'Isaie une signification différente; ils prétendent que le terme hébreu s'applique à une jeune-fille et nοn à la Vierge. C'est inexact, car la naissance virginale était un des critères de la venue du Messie, et le Prophète annonçait précisément la venue de ce Messie. Comment si les peuples paiens estimaient que leurs rois, leurs chefs spirituels, leurs héros, devaient naître d'une vierge, comment un Isaie -même en dehors de toute inspiration divine- aurait-il pu ne point voir le Messie d'Israël naître d'une Vierge-Mère! Ceci est si normal que lorsque les juifs voulurent abattre le christianisme, ils ne nièrent nullement le  texte  prophétique mais répandirent une laide littérature dans le dessein d'avilir la Vierge.  Et ils s'acharnèrent a souiller la pureté mariale, sachant fort bien qu'ils ne pouvaient détruire la notion de virginité-maternité enfoncée lumineusement au plus profond de la conscience humaine.  

 

 

Le mystère de la Mère de Dieu

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