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R.P. Boris Bobrinskoy

Bref Apercu de la Querelle des Images


4. La réaction iconoclaste (813-842)

Εn dépit de la victoire de l'orthodoxie sur le terrain dogmatique, l'iconoclasme était loin d'être définitivement éliminé au sein de l'administration et de l'armée et il se releva avec une vigueur nouvelle sous le règne de l'empereur Léon V l'Armenien (813-820). Jean le Grammairien fut chargé de composer un recueil de textes en utilisant les décisions du concile iconoclaste de 754.

La résistance s'organisa de nouveau sous l'impulsion du patriarche de Constantinaple Nicéphore et des moines du Stoudion dirigés par leur abbé S. Theodore. Au cours d'une entrevue avec l'empereur et ses partisans, nοn seulement Nicéphore et Théodore défendirent les décisions du VIIme Concile œcuménique, mais ils contesterènt de nouveau 1a compétence de l'empereur en matière religieuse: «Plus clairement encore qu'au VIIIe siècle, la deuxième période de la querelle des images souligne le fond politique du mouvement iconoclaste: les efforts du pouvoir impérial pour se soumettre la vie de l'Eglise et la resistance opiniâtre de l'Eglise, surtout de son aile intransigeante, à ces efforts»(22).

Εn 815, Nicéphore fut dépolsé et exilé sur la rive asiatique du Bosphore, et c'est S.Théodore qui assura dès lors la défense des saintes images. Le Dimanche des Rameaux de 1a même année, les mille moines du Stoudion descendirent dans les rues de la capitale en une immense procession, portant des bannières et les saintes icones. Le défi à l'empereur était lancé et celui-ci réagit avec la dernière rigueur. Peu après Pâques, un concile se réunissait à Ste Sophie, rejetait le concile de Nicée et se ralliait aux décisions du concile iconoclaste de 754.

Ce synode soulignait, il est vrai, qu'il ne considérait pas les images comme des idoles, mais il n'en ordonnait pas moins la destruction. Si sur le plan doctrinal, ce concile fit preuve d'une impuissance totale, par contre, les persécutions n'en furent que plus violentes. C'est tout d'abord le Stoudion qui fut l'objet de la vindicte impériale. S.Théodore fut lui-même traine dans les prisons, flagellé cruellement à plusieurs reprises, puis déporté a Smyrne où il fut victime des sévices de l'évêque iconoclaste. Un extrait de sa lettre au pape Pascal 1er fait état de la persecution: « Le patriarche est prisonnier, les métropolites et les évêques sont bannis, les moines et les religieuses sont dans les fers, sous la menace de la torture et de la mort; l'image du Sauveur, devant laquelle les demons eux-mêmes tremblent, est devenue un objet de dérision; les autels et les églises sont dévastés et beaucoup de sang a déja coulé»(23).

La persécution sanglante fit plus de victimes que celle de Copronyme: des dizaines d'évêques furent déportés, des moines furent noyés cousus dans des sacs οu torturés à mort dans des cachots. Les persécutions continuèrent avec moins de violence sous les successeurs de Léon V, Michel ΙΙ (820-829) et surtout Théophile (829-842). Parmi les victimes de 1a fureur iconoclaste, mentionnons encore le chroniqueur Théophane et son frère Théodore: ils furent nοn seulement battus de verges mais οn leur grava sur le front des vers injurieux; aussi reçurent-ils postérieurement le surnom de «marques».





NOTES

22. G. Ostrogorsky, οp. cit., P. 231

23. S. Thιodore Studite. Lettre au pape Pascal 1er, Epist. ΙΙ, xii. P.G. XCIX, col. 1152-1153.

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