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George Β. Antourakis

Les Monastères de Myriokéfala et de Roustica Crète et leurs Chapelles

Contribution à l'étude des monuments Chretiens

Αντουράκης, Αι μοναί Μυριοκεφάλων και Ρουστίκων Κρήτης μετά των παρεκκλησίων αυτών - Συμβολή εις την έρευναν των χριστιανικών μνημείων, Αθήναι 1977 (Διδακτορική διατριβή).


Resume


Icone de l' Eglise Vierge de Myriokefala
La région de Crète située de part et d' autre de la frontière administrative actuelle qui sépare le canton d' Apokoronas (département de La Canée) du canton de Réthymnon (département de Rethymnon) a été depuis l' antiquité la plus reculée, un des centres de la civilisation crétoise. La ville de Lappa, située près du village actuel d' Argyroupolis, fut une des cités importantes des périodes archaïques, dorienne, hellénistique et romaine de l' histoire crétoise. Elle passa le relais à des centres byzantins proches de ses ruines: le monastère de Panaghia l' Antiphonitria à Myriokéfala (dès le l0e siècle) et le monastère du Prophète Elie à Roustica (depuis le 16e siècle). Dans cette étude, nous faisons une description architecturale et iconographique de ces deux monastères et des petites chapelles dépendant de ceux-ci, se trouvant dans les villages des alentours.


La première partie de notre travail est consacrée d' une part à l'étude des conséquences de l'occupation arabe de la Crète (826-961) et d'autre part à la personnalité et à l'oeuvre de Saint Jean le Xénos (l'entrager) οu l'Ermite (960- 1030 env.), qui fonda le monastère de Myriokéfala et d'autres églises dans les provinces de la partie occidentale de la Crète. Né dans le village de Sivas (près des cités antiques de Phaestos et de Matala), Saint Jean le Xenos fut un vrai apôtre du christianisme dans la Crète récemment libérée du joug arabe. Sa personnalité et son œuvre nous sont assez bien connues grâce aux deux textes éctits de sa main, le Βίος καί Πολιτεία (Vie et Actes) et la Διαθήκη (Testament).

Le monastère de Notre-Dame l'Antiphonitria à Myriokéfala et celui du Prophète Elie à Roustica continuent à être les principaux lieux de pélerinage de la région. L'un et l'autre sont étroitement liés (Roustica apparut après la décadence de Myriokéfala) et tous les deux dépendent toujours du Patriarcat Oecuménique de Constantinople (σταυροπήγια). Les petites chapelles byzantines et post-byzantines des villages de la région se ressemblent sur les plans architectural et iconographique. Cela confιrme notre point de vue: les monastères de Myriokéfala et de Roustica étaient des centres d'art byzantin.

Les églises que nous examinons ne sont pas monumentales; ce sont des édifices modestes, à coupole, bâtis en pierre. Seul le Katholikon de Myriokéfala, le plus ancien de tous, fondé par St. Jean le Xénos au début du l0e siècle, a la forme de croix libre avec coupole.

Les peintures murales byzantines du Katholikon de Myriokéfala, dont la première couche date du 10e-11e siècle et la seconde de la fin du 12e-début du 13e siècle, sont extrêmement importantes. Elles sont de pur style byzantin. Malgré leur originalité, elles présentent les caractères de l'art de l' époque des Comnènes et, par conséquent, elles sont apparentées aux fresques des églises de Constantinople, de la Macédoine, de Chypre et d' autres lieux. La représentation du Pantocrator assis sur le trône, dans la coupole de l' église, est d' une importance capitale pour l'histoire de l'art, ainsi que celle de la Sainte Vierge sur le tympan de la coupole, audessous du Pantocrator, parmi des personnages bibliques (Moïse, David, Salomon, deux anges et les quatre prophètes majeurs). Sur toutes les fresques dominent les couleurs de nuances claires. Les peintres font preuve d' une imagination propre à chacun d' eux. Ils ne copient pas les prototypes des époques antérieures et donnent certains détails des scènes peintes. Ce sont des peintres archaïsants bien que leur orginalité les fasse considérer comme les précurseurs du courant artistique qui apparut à Constantinople aux 15e et 16e siècles et que l' on a appelé, d'après Gabriel Millet, L'Ecole Crétoise. Toutefois le style et le choix des sujets des peintures murales de Myriokéfala sont liés plutôt à l'art de la capitale qu' à celui de Macédoine. Ιl faut mettre l' accent sur ce fait qui nous montre que la Crète, après 126 ans de domination musulmane a su retrouver très rapidement la tradition byzantine et si facilement rattacher son art à 1'art byzantin.

Le monastère du Prophète Elie à Roustica semble avoir été fondé avant l'occupation de la Crète par les Vénitiens. Son rayonnement s'explique par le fait que d' autres vieilles églises du même village (St.Jean, St.Antoine, Ste Photini, Panaghia i Kéra, etc.) dépendaient de lui et que le monastère de Myriokéfala après sa décadence lui fut annexé.

Les manuscrits du monastére de Roustica et le grand nombre d'églises byzantines bâties à proximité prouvent que ce monastère fut un foyer de tradition et d' art byzantins.

L'église de St. Antoine a une nef à deux absides. Elle est l'un des plus anciens et, en même temps, l'un des plus rares exemples de ce genre architectural en Crète: Cela est très important: ce type d'églises n'est point crétois, mais provient des pays d' Orient et notamment d'Asie Mineure.

Ιl faut souligner que les deux chapelles du monastère de Roustica (St. Jean le Théologien et Panaghia i Kera), construites après 1596, n'ont jamais été ornées de fresques bien qu'elles furent des Katholika de monastères.

Le plan architectural du Katholikon du Prophète Elie de Roustica diffère de celui de Notre-Dame de Myriokéfala; il se présente comme une spacieuse basilique à trois nefs et n' a qu'une seule abside. Celui de Myriokéfala est un édifice byzantin cruciforme à coupole, ayant, lui aussi, une seule abside. La présence d'une seule abside est la caractéristique des basiliques paléo-chrétiennes; ce qui constitue donc un élément archaïsant dans les monuments étudiés ici.

L' ouvrage est complété par 100 clichés représentant les fresques et les éléments architecturaux des monuments étudiés, ainsi que par douze plans. Une carte de la moitié occidentale de la Crète montre l' emplacement des villes anciennes, des monastères et surtout des villages ayant des églises, dont les fresques ont été peintes entre le l0e et le 16e siècles.

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