image with the sign of Myriobiblos





Main Page | Library | Homage | Seminars | Book Reviews

ΕΛΛΗΝΙΚΑ | ENGLISH | FRANÇAIS | ESPAÑOL | ITALIANO | DEUTSCH

русский | ROMÂNESC | БЪЛГАРСКИ


LIBRARY
 


ΕΠΙΚΟΙΝΩΝIA

Κλάδος Διαδικτύου

SEARCH





FRENCH TEXT


Previous Page
Hamilcar S. Alivisatos

L'état du Mont Athos

Théologia, 36, Athènes 1965, p. 39-52.


Partie 1

Éminences,
Monsieur le Président, Révérends Pères,
Messieurs,


Je remercie cordialement la Fraternité vénérable de Chevetogne du grand honneur qu'elle m'a fait en m'invitant à participer à ce remarquable festin spirituel qu'elle a préparé dans cette glorieuse ville de Venise qui a bien souvent été jadis le lieu de rencontre de courants importants de la pensée orientale et occidentale, comme bien de souvenirs historiques, restés intacts en témoignent encore. De ceux-ci je mentionne seulement les trésors de la pensée grecque, conservés dans les manuscrits des célèbres bibliothèques de la ville, les icônes byzantines, ainsi que la communauté grecque, encore vivante, de Saint Goerges des Grecs.

Notre réunion a été organisée avec un grand soin par la Fraternité Bénédictine de Chevetogne, bien connue dans les milieux orthodoxes comme se vouant à la recherche des trésors spirituels et surtout liturgiques de l'Eglise Orthodoxe.
Examinés sous une lumière moderne, plusieurs de ceux-ci forment de liens importants entre l'Eglise Orientale et celle de l'Occident, liens précieux pour leur union qui, dorénavant s'impose d'une manière péremptoire.

Cette réunion, occasionnée par la célébration du jubilé du Mont Athos, outre son importance réelle, je la considère aussi comme le signe d'un changement de climat dans la vie de l'Eglise. Car l'esprit oecuménique, dominant aujourd'hui dans le monde chrétien, impose ses contacts qui, il y a quelques années à peine, auraient parus impossibles.

Je sais que, vu l'esprit moyenâgeux qui en plusieurs points continue encore à dominer, je demande peut-être trop et que aujourd'hui encore, l'état d'esprit prédominant aurait entraîné le monachisme à agir de la même manière. Mais je suis certain que si le contraire avait eu le dessus, une telle attitude, sans nullement avoir la signification d'une disposition révolutionnaire vis-à-vis de l'Eglise officielle, aurait au contraire eu pour résultat de la tenir en éveil contre toute tentation de déviation do son caractère et contre l'adoption de tendances séculières.

Et cela aurait été d'une importance capitale si le vrai monachisme, ne considérant pas la personne dans les hommes (Math. XXII-16; Marc: XII-14; Luc: XX - 21) et étant conscient de la vraie signification de l'envoi des apôtres deux à deux (Marc: VI 1- 7) dans le monde avait pu repousser la prédominance de l'esprit séculier dans l'Eglise et devenir, non seulement le rocher contre lequel le démon de la division,serait venu se briser, mais aussi la pierre de touche de l'intégrité de la spiritualité de l'Eglise.

Or le monachisme en Orient et tout particulièrement les moines du Mont Athos ont, non rarement, fait preuve de pareilles dispositions et ont opiniâtrement et d'une manière efficace repoussé de tendances fallacieuses qui n'avaient pas pu trouver de place dans la paix imperturbable de l'entourage monastique. Et cela sans l'ombre de velléités anarchiques.

Une telle attitude a été observée pendant les disputes des iconoclastes et, tout récemment encore, par le refus de changer de calendrier. Indépendamment du fond de la question et de l'attachement au vieux calendrier, fut-il même erroné, le nouveau a été repoussé, non seulement parce qu'il était tenu comme erroné, mais aussi pour avoir été imposé à l'Eglise par le pouvoir séculier. La question du calendrier est en vérité comique en soi et dépend surtout de l'éducation supérieure dominant dans l'esprit de l'Eglise, qui aurait pu accepter un troisième et un quatrième calendrier, pourvu qu'ils fussent basés sur de données scientifiques indiscutables.

D'autre part c'est une chose consolante que la célébration du millénaire du Mont Athos fut acceptée avec enthousiasme par le monachisme oriental et a même trouvé un écho dans le monachisme occidental. La réunion d'aujourd'hui en est la preuve. Elle est le symbole d'une solidarité digne de louanges, existant malgré toutes leurs différences, dans la vie monastique de l'Orient et de l'Occident, solidarité qui, je le souhaite, marquera le commencement d'une ère nouvelle dans les relations de deux Eglises, inaugurée par l'initiative de leurs ordres monastiques.

Veuillez excuser cette digression introductoire, mais mon amour pour l'idéal monastique et ma foi en lui me donnent l'assurance que celui-ci, s'il est observé d'une manière absolument pure, pourrait opérer des miracles.

Previous Page